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Autour du chaudron
30 décembre 2008

Cuba, quel avenir après les frères Castro?

galerie_membre_cuba_cienfuegosEn novembre 2003 déjà, Armando Chaguaceda, enfant du castrisme et jeune professeur d'histoire à l'Université de la Havane, traçait trois voies possibles pour le futur de Cuba: « la retouche du modèle actuel », « la transition brutale vers le capitalisme sous l'autorité du voisin étasunien » ou encore « l'anticapitalisme assurant une protection sociale efficace et développant les mécanismes démocratiques dont le système a tant besoin ». Il est probable que ce choix conflictuel entre socialisme dictatorial, capitalisme dominateur et socialisme démocratique agite l'après-castrisme et à ce sujet, le rôle du Parti et de l'armée sera sans nul doute déterminant.

Ce qu'il est important de comprendre,  c'est que deux tiers des onze millions de Cubains sont nés après la révolution de 1959 et n'ont donc pas connu d'autre système que le communisme des frères Castro. Pourtant, c'est parmi eux que devront se faire entendre les dissidents restés sur l'île après la chute du régime, si chute il y a. Et si l'un d'eux, Oswaldo Paya, déclarait, il y a quelques années, qu'en tant que « pouvoir concentré en une seule personne, le fidelisme ne peut pas se perpétuer sans Fidel », force est de constater qu'aujourd'hui encore il n'en est rien. La récente nomination à la tête de l'État de Raul assure, pour quelques temps encore, la pérennité du régime. Le 14 juin 2006, dans un discours devant les principaux chefs militaires du pays, ce dernier se prononçait contre le sacre d'un nouveau « lider maximo ». Le Parti communiste cubain (PCC), « comme institution regroupant l'avant-garde révolutionnaire » devait être l'unique héritier capable d'assumer le leadership, déclarait-il. Pas un homme seul. Cette voie de succession institutionnelle fut ratifiée le 1er juillet de la même année par le 5ème Plénum du Comité central du PCC. Certes, depuis, Raul Castro a été élu commandant en chef de l'île mais il ne fait aucun doute que c'est parce qu'il s'agit d'un Castro que cet incartade au règlement a été permise. Il semble probable qu'après la disparition des deux frères dirigeants, les castristes ne misent finalement pas sur un nouveau messie providentiel.

Quoi qu'il en soit, une chose est certaine : l'après Fidel/Raul ne se déroulera pas sans heurts. Les nombreuses valeurs sociales inculquées à la population durant les cinquante dernières années restent aujourd'hui encore bien ancrées et des modifications du régime, trop rapides et à trop grande échelle, déstabiliseraient sans nul doute tout le pays. Un pays qui, pour l'instant, ne semble pas encore prêt à de réels changements...

Sources : LeFigaro.fr, LatinReporters, Le Monde  

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